mercredi, juin 29, 2011

Un Paradis terrestre....

Guillaume LE ROUILLÉ (1494-1550)

Épître au nom des rossignols du parc d'Alençon

A la reine de Navarre, duchesse d'Alençon.

Par cette épître en style rude écrite,
Princesse illustre, ô reine Marguerite,
Puisque plus loin ne t'ont pu convoyer,
Humble salut te veulent envoyer,
Ceux qui pour toi ont dit mainte chanson,
Les rossignols de ton Parc d'Alençon.
Ô quelle joie ! ô quel plaisir nous vint
Quand jusqu'à nous la nouvelle survint
De ta venue en ton Parc, qui peut être
A peu nommé un Paradis terrestre.
Lors ciel et terre, oiseaux, arbres et bêtes,
Pour t'honorer menaient grand'joie et fêtes.

Au milieu des chaleurs de Juillet l'alteré, ....


Etienne de LA BOETIE (1530-1563)


Au milieu des chaleurs de Juillet l'alteré,
Du nom de Marguerite une feste est chomee,
Une feste à bon droit de moy tant estimee :
Car de ce jour tout l'an ce me semble est paré.

Ce beau et riche nom, ce nom vrayment doré,
C'est le nom bienheureux dont ma Dame est nommée,
Le nom qui de son los charge la renommee,
Et qui, maugré les ans, de vivre est asseuré.

Ou l'encre et le papier en ma main faillira,
Ou ce nom en mes vers par tout le monde ira.
Il faut qu'elle se voye en cent cartes escripte.

Et qu'un jour nos nepveux, estonnez en tous temps,
Soit hyver, soit esté, sans faveur du printemps,
Voyent dans le papier fleurir la Marguerite.

Sur la colline au vert gazon, ...

Un petit bouquet de marguerites ce matin, un petit bouquet fraicheur, un petit bouquet détente dans les champs, une paille dans la bouche, allongé dans les herbes vertes. Tout un programme de dolce vita au cœur des Alpes de Haute Provence.
Bonne journée mes si superbes Ami(e)s.
Ivano

Jean MORÉAS (1856-1910)

Parmi des chênes, accoudée
Sur la colline au vert gazon,
Se dresse la blanche maison,
De chèvrefeuille enguirlandée.

A la fenêtre, où dans des pots,
Fleurit la pâle marguerite,
Soupire une autre Marguerite :
Mon coeur a perdu son repos...

Le lin moule sa gorge plate
Riche de candides aveux,
Et la splendeur de ses cheveux
Ainsi qu'un orbe d'or éclate.

Va-t-elle murmurer mon nom ?
Irons-nous encor sous les graves
Porches du vieux burg des burgraves ?
Songe éteint, renaîtras-tu ? - non !

mardi, juin 28, 2011

Faisons comme les plus fous ou les plus ivres des poètes, revendiquons notre droit au Paradis sur Terre.

Des petits papillons au Paradis, au Paradis éphémère, au Paradis qui ne dure qu'un jour, oui, mais quel jour extraordinaire!  

C'est le grand spleen des couleurs, des odeurs enivrantes, c'est l'extase parmi les fleurs. Ainsi sera peut être notre âme, telle un petit papillon des champs Élyséens, uniquement occupée à virevolter au dessus des fleurs et des prairies du Royaume des Cieux. Oui, oui, revendiquons notre droit à l'extase, ici et maintenant. Faisons comme les plus fous ou les plus ivres des poètes, revendiquons notre droit au Paradis sur Terre. Quelle drôle d'idée que de se contraindre et d'attendre la mort pour obtenir peut être, un petit coin de Paradis. Non, c'est ici et maintenant !
Bises mes Amies.
Ivano




 
Maurice ROLLINAT (1846-1903)
Réponse d'un sage

Un jour qu'avec sollicitude
Des habitants d'une cité
L'avaient longuement exhorté :
A sortir de sa solitude :

" Qu'irais-je donc faire à la ville ?
Dit le songeur au teint vermeil,
Regardant mourir le soleil,
D'un air onctueux et tranquille.

Ici, de l'hiver à l'automne,
Dans la paix des yeux, du cerveau,
J'éprouve toujours de nouveau
La surprise du monotone.

Mes pensers qu'inspirent, composent,
Les doux bruits, les molles couleurs,
Sont des papillons sur des fleurs,
Voltigeant plus qu'ils ne se posent.

Fuir pour les modes, les usages
D'un enfer artificiel
Le grand paradis naturel ?
Non ! je reste à mes paysages.

Chez eux, pour moi, je le proclame !
Le temps se dévide enchanté.
J'ai l'extase de la santé,
Le radieux essor de l'âme.

Mon coeur après rien ne soupire.
Je tire mon ravissement
De l'espace et du firmament.
C'est tout l'infini que j'aspire !

Vos noirs fourmillements humains
Courant d'incertains lendemains ?...
J'aime mieux ces nuages roses !

Et je finirai dans ce coin
Mon court passage de témoin,
Devant l'éternité des choses. "

dimanche, juin 26, 2011

Comme un p'tit coquelicot mon âme Un tout p'tit coquelicot.

Bonjour mes Ami(e)s, bonjour, bonjour et excellente semaine à Vous. La météo annonce des records de chaleurs pour cette après midi. Pour l'instant, ici, en Provence, c'est vraiment très agréable, le soleil ne cogne pas encore contre les murs des maisons. J'ai plein, tout plein de photos en retard pour vous, j'adore faire des photos, mes disques durs regorgent de fichiers, autant de souvenirs de belles promenades par ici. Je suis revenus sur un bouquet de coquelicots ce matin, peut être à cause du délicat freundligeist de ma Copine dans l'Invisible. Elle s'amuse. Elle aime s'inviter parfois lorsque je fais des photos. Elle joue avec son humour si "touchant". Ce matin là, Elle avait transformé l'herbe verte en arrière plan en gris bleu amusant, allez savoir pourquoi, je l'adore de toute façon.
Voici les paroles de la très belle chanson, "Comme un p'tit coquelicot" de Marcel Mouloudji :

Le myosotis et puis la rose
Ce sont des fleurs qui disent que'que chose
Mais pour aimer les coquelicots
Et n'aimer qu'ça, faut être idiot

T'as p't-être raison, oui mais voilà
Quand j't'aurai dit tu comprendras
La première fois que je l'ai vue
Elle dormait à moitié nue
Dans la lumière de l'été
Au beau milieu d'un champ de blé.
Et sous le corsage blanc
Là où battait son coeur
Le soleil gentiment
Faisait vivre une fleur
Comme un p'tit coquelicot, mon âme
Comme un p'tit coquelicot

C'est très curieux comme tes yeux brillent
En te rappelant la jolie fille
Ils brillent si fort qu'c'est un peu trop
Pour expliquer les coquelicots

T'as p't-être raison, seulement voilà
Quand je l'ai prise dans mes bras
Elle m'a donné son beau sourire
Et puis après sans rien nous dire
Dans la lumière de l'été
On s'est aimé, on s'est aimé
Et j'ai tant appuyé
Mes lèvres sur son coeur
Qu'à la place du baiser
Y'avait comme une fleur
Comme un p'tit coquelicot mon âme
Comme un p'tit coquelicot

Ce n'est rien d'autre qu'une aventure
Ta p'tite histoire et je te jure
Qu'elle ne mérite pas un sanglot
Ni cette passion des coquelicots.

Attends la fin, tu comprendras
Un autre l'aimait, qu'elle n'aimait pas
Et le lendemain quand je l'ai revue
Elle dormait à moitié nue
Dans la lumière de l'été
Au beau milieu du champ de blé
Mais sur le corsage blanc
Juste à la place du coeur
Y'avait trois gouttes de sang
Qui faisaient comme une fleur
Comme un p'tit coquelicot mon âme
Un tout p'tit coquelicot.


Oui, j'adore, pour aimer les coquelicots, il faut être idiot, c'est amusant comme pensée du matin, c'est dérision charmante. Si tous les hommes aimaient les coquelicots et prenaient le temps d s'arrêter pour les regarder, peut être serions nous moins idiots? Avec toutes ces journées qui sont organisées de ci et de là, il me semble en manquer une, celle de la journée où on ne ferait rien, où on ne fêterai rien, la journée idiote, la journée où il faudrait s'arrêter pour regarder une simple fleur des champs.

Bonne journée charmante mes Ami(e)s.
Ivano

vendredi, juin 17, 2011

Il n'est pas de rose assez tendre Sur la palette du printemps,...

Un petit bouquet de roses, comme cela, pour le plaisir, le plaisir de les regarder, de les sentir, de vous les offrir. Écoutons un de nos poètes de France les chanter:

Théophile GAUTIER (1811-1872)

La rose-thé

La plus délicate des roses
Est, à coup sûr, la rose-thé.
Son bouton aux feuilles mi-closes
De carmin à peine est teinté.

On dirait une rose blanche
Qu'aurait fait rougir de pudeur,
En la lutinant sur la branche,
Un papillon trop plein d'ardeur.

Son tissu rose et diaphane
De la chair a le velouté ;
Auprès, tout incarnat se fane
Ou prend de la vulgarité.

Comme un teint aristocratique
Noircit les fronts bruns de soleil,
De ses soeurs elle rend rustique
Le coloris chaud et vermeil.

Mais, si votre main qui s'en joue,
A quelque bal, pour son parfum,
La rapproche de votre joue,
Son frais éclat devient commun.

Il n'est pas de rose assez tendre
Sur la palette du printemps,
Madame, pour oser prétendre
Lutter contre vos dix-sept ans.

La peau vaut mieux que le pétale,
Et le sang pur d'un noble coeur
Qui sur la jeunesse s'étale,
De tous les roses est vainqueur !


Bonne journée à Vous.
Ivano

vendredi, juin 10, 2011

Le début de l'immortalité?

Bonjour, bonjour mes si extraordinaires Ami(e)s, un petit bouquet d'immortelles en cette si belle journée. Le mistral a chassé les nuages, le ciel est d'un bleu profond, un radieux soleil éclabousse toutes les campagnes de sa joie, c'est la grande paix par ici...le début de l'immortalité? je blague, je blague.
Ces fleurs sentent très bon.
Excellente journée à Vous.
Ivano

Bonjour, bonjour, bisous, bisous...Les fleurs dégagent une odeur de curry prononcée d'après Wiki, en fait c'est des senteurs des indes, plus complexes que le curry.


Les insectes se shootent aux immortelles, le nom vient du fait qu'elles ont un aspect de fleurs séchés à la floraison.