mardi, juin 28, 2011

Faisons comme les plus fous ou les plus ivres des poètes, revendiquons notre droit au Paradis sur Terre.

Des petits papillons au Paradis, au Paradis éphémère, au Paradis qui ne dure qu'un jour, oui, mais quel jour extraordinaire!  

C'est le grand spleen des couleurs, des odeurs enivrantes, c'est l'extase parmi les fleurs. Ainsi sera peut être notre âme, telle un petit papillon des champs Élyséens, uniquement occupée à virevolter au dessus des fleurs et des prairies du Royaume des Cieux. Oui, oui, revendiquons notre droit à l'extase, ici et maintenant. Faisons comme les plus fous ou les plus ivres des poètes, revendiquons notre droit au Paradis sur Terre. Quelle drôle d'idée que de se contraindre et d'attendre la mort pour obtenir peut être, un petit coin de Paradis. Non, c'est ici et maintenant !
Bises mes Amies.
Ivano




 
Maurice ROLLINAT (1846-1903)
Réponse d'un sage

Un jour qu'avec sollicitude
Des habitants d'une cité
L'avaient longuement exhorté :
A sortir de sa solitude :

" Qu'irais-je donc faire à la ville ?
Dit le songeur au teint vermeil,
Regardant mourir le soleil,
D'un air onctueux et tranquille.

Ici, de l'hiver à l'automne,
Dans la paix des yeux, du cerveau,
J'éprouve toujours de nouveau
La surprise du monotone.

Mes pensers qu'inspirent, composent,
Les doux bruits, les molles couleurs,
Sont des papillons sur des fleurs,
Voltigeant plus qu'ils ne se posent.

Fuir pour les modes, les usages
D'un enfer artificiel
Le grand paradis naturel ?
Non ! je reste à mes paysages.

Chez eux, pour moi, je le proclame !
Le temps se dévide enchanté.
J'ai l'extase de la santé,
Le radieux essor de l'âme.

Mon coeur après rien ne soupire.
Je tire mon ravissement
De l'espace et du firmament.
C'est tout l'infini que j'aspire !

Vos noirs fourmillements humains
Courant d'incertains lendemains ?...
J'aime mieux ces nuages roses !

Et je finirai dans ce coin
Mon court passage de témoin,
Devant l'éternité des choses. "