mercredi, octobre 08, 2025

la trilogie : non pas trois sommets gravis, mais trois naissances successives de l'esprit

 trilogie alpine

La trilogie

Trois visages, trois miroirs.
Elles ne parlent pas du monde, mais de l'homme.
Chacune, plus qu'une ascension, est une expérience de vérité.

La première met à l'épreuve la volonté . Rien n’y est donné. Chaque pas, chaque relais, chaque souffle devient un acte de résistance. Le froid ne tue pas : il questionne. Pourquoi continuer ? L'alpiniste découvre alors que la réponse n'est pas au sommet, mais dans la pureté du geste répété, dans la fidélité à son propre engagement.

La deuxième met à l'épreuve la fierté . C'est la montagne du regard des autres, celle qui tient, celle qu'on veut vaincre. Mais plus on monte, plus l'ego friand. La solitude devient miroir. On apprend la modestie des forces, la fragilité du corps, l'humilité du souffle. Là-haut, il ne reste plus rien à prouver, seulement à être.

La troisième, enfin, met à l'épreuve la limite humaine . C'est celle du vide intérieur, du froid mental, de la peur nue. Le combat n'est plus contre la paroi, mais contre l'effacement de soi. Tout devient silence, dépouillement, prière. C'est là que l'homme comprend que la montagne n'est pas un ennemi mais un passage : elle ne se conquiert pas, elle se traverse.

À la fin, il ne reste ni victoire ni.
Seulement la certitude d'avoir touché quelque chose de plus vaste que soi.
Un espace intérieur où la peur, la douleur et la beauté se rejoignent — un espace de vérité absolue.

C'est cela, la trilogie :
non pas trois sommets gravis, mais trois naissances successives de l'esprit , dans le froid, la solitude et la lumière.