vendredi, octobre 05, 2007

Dons spis, et s'ils viennent de la Mort ?


Lasker Khan, le brave, K2 1979.
Bon, c'est pas pour vous faire peur, mais c'est une réalité. Ce blog aborde des questions qui ne sont pas abordées ailleurs car elles ne reposent que sur des vécus très particuliers, ou grâce à des dons particuliers, vous établissez des contacts.
Dans mon cas, je n'ai jamais eu de doutes là dessus, ma contact privilégiée, celle qui me tient en grande affection, est.... la Déesse de la Mort ? Elle ne s'est jamais présentée, n'a jamais dit son nom, et pourtant, c'est comme si nous nous connaissions depuis des milliers d'années. Persephone? Shiva? Son nom est sans importance, ce qui compte c'est ce qu'Elle est.
C'est une très belle femme, très classe, très distinguée, toujours vêtue avec soin, simplement, mais avec ce charme des femmes très belles, qui le savent et qui en sont presque gênées. J'adore sa compagnie. Elle me parle de tout et j'ai toujours des milliers et des milliers de questions à lui poser. Je suis toujours émerveillé par son intelligence. Peut-être est ce à cause d'elle que je n'aime et ne peut aimer vraiment que les femmes dont je sais qu'elles sont plus intelligentes que moi ?
Et donc, cette Athanatos prend souvent contact avec moi et me révèle des choses que je ne demande pas. J'ai pris le tunnel du Mont Blanc 20 mn avant qu'il crame et j'ai senti le drame avant qu'il se produise à l'endroit ou il allait se produire. Mais faire quoi? dire au contrôle de sortie:
"vous savez, j'ai eu comme un pressentiment au milieu du tunnel, c'est comme si nous avions traversé un mur de haine, je suis resté asphyxié sur mon siège, tétanisé pendant au moins deux kilomètres".
Et comme les autres passagers n'avaient rien senti, des danois avec qui nous allions grimper dans le val d'Aoste, j'aurais été pris pour un fou, ou une personne soufrant de claustrophobie, ou de je ne sais quoi encore. Donc j'ai rien dit et comme ressenti, un drame à eu lieu 20 mn après exactement à l'endroit ou je l'avais ressenti et sans que je puisse faire quoi que ce soit pour l'empêcher. Et d'ailleurs, faut-il contrarier ces choses là? Ce n'est pas certain.
De plus, il existe un aveuglement très caractéristique qui rode autour. Avant le drame de 1999, j'avais multiplié les avertissements écrits, au moins une vingtaine. C'était totalement inutile pour penser empecher quoi que ce soit, de toute façon, mais pourtant nécessaire.
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Pakistan, K2, camp III, vers 7000m, 6 heures du matin, -25°, grand beau. Le froid, on s'habitue et nous prenons le thé dehors. Nous sommes dans un endroit extraordinaire, sur une arête avec un à pic de près de 3000m juste à quelques mètres sur la droite. Jamais vu un truc pareil. Merde, voilà que cela recommence. La mort est là, elle rode et merde encore, je suis bien le seul à la sentir roder. Mais qui ? Moi? Non, lorsqu'elle m'emmènera, je sais que ce sera la fête avec tous mes potes de l'autre coté. Donc qui? je regarde lentement chacun de mes compagnons et j'essaie de lire dans leurs yeux. Encore merde, c'est lasker Khan ! Mais il devrait pas être là !
Oui, il était prévu qu'il soit au camp II et qu'il ne monte qu'aujourd'hui au camp III. Mais hier il se sentait en pleine forme et il a voulu sauter le campII pour gagner en un jour quatre journée de travail . Une belle connerie mais comment lui expliquer qu'à cette altitude, il ne faut pas trop tirer sur la machine.
J'aurais du insister plus pour lui demander de descendre. Mais il n'a rien voulu savoir.
9H 30 : "Lasker OK? are you OK? sure?"
"ok sahib. I am Ok !"
Ben non Lasker t'es pas OK et je l'ai vu dès 6h du matin. Les autres sont déjà loin. Je suis resté avec toi Lasker, oui putain de bordel de merde je savais ce que personne d'autre ne savait et comment te le dire, comment te le faire comprendre. La mort t'attendait quelques mètres plus haut.
"Ok, OK, if you are ok, may be i am not OK, may be we return, you and me to camp III"
"No sahib, I am OK ".
Et merde !
Encore quelques mètres, et le mur vertical. Je demande à Lasker de se reposer. Je monte poser mon sac en haut du mur et je redescend pour l'aider. C'est vraiment un passage très dur, du VI à plus de 7000m , même avec des cordes fixes. lasker n'a pas fait trois mètres que son coeur lâche. une crise cardiaque. Et il bloque tout en s' affaissant d'un coup. Il meurt dans mes mains et je suis comme un con, le plus con des hommes, le seul qui savait vraiment et qui n'a rien pu faire. Et j'ai pleuré pendant une heure. Face à ces choses là, savoir ne donne pas pouvoir.